C’est, à Chantilly, autour du Massacre des Innocents de Poussin que sont rassemblées des œuvres de Francis Bacon, Ernest Pignon-Ernest, Picasso, Henri Cueco, et d’autres encore. Cette remarquable exposition, comme, d’une autre manière, celle d’Aix, incite à devoir se souvenir de ce qu’a été (de ce qu’est toujours) la modernité. Quand bien même James Ensor a pu soupirer « Oh ! belle modernité, que de crimes on commet en ton nom ! », il faut, vaille que vaille, en revenir à l’essentiel. Si l’on veut bien admettre, convention qui en vaut une autre et sans remonter à la querelle des Anciens et des Modernes qui éclata pendant le règne de Louis XIV, que la modernité fit irruption dans le monde de la peinture avec le Salon des Refusés de 1863, elle a été d’emblée scandaleuse et soupçonnée d’être vandale.

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