Conjointement à l’installation de la sculpture monumentale Dans la mémoire des crapauds au jardin Lecocq de Clermont-Ferrand, une exposition rassemblant 80 œuvres de Mark Brusse est présentée au Musée d’Art Roger-Quilliot. Dans chacune d’elles, l’ébauche d’un discours visuel est esquissée, dans le sens d’une diatribe non close, sujette à interprétations multiples. Si l’on a souvent rapproché les sculptures d’assemblage, gravures, peintures, collages et pastels de l’artiste du champ langagier – « haïkus », « rébus », etc. -, c’est que ces pièces sonnent comme des slogans occultes, à l’inspiration sémantique marquée. A l’image de cet « Icare terrestre » – Just like trees II, 2002 -, le mythe est renversé, transformé, pour que retentisse une forme de communication sans autre fin que poétique. A ces déplacements de sens se conjuguent d’autres mouvements plastiques, comme la volonté d’intégrer les volumes à leur environnement, qui remonte aux débuts de sa carrière dans les années 1960. De la mise en exergue ou du brouillage des frontières entre l’œuvre et le « monde du dehors », naît une esthétique du passage : on pense à sa période berlinoise, de 1970 à 1983, où les motifs du cadenas, de la barrière et de l’échelle se font récurrents. Les multiples facettes de son art sont représentées au sein de ce parcours, réalisé avec la participation de Mark Brusse.
Tom Laurent

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