Bien que tous deux français, c'est aux États-Unis en 1973 que l'œuvre de Matisse apparut à Vincent Barré. L'étudiant en architecture d'alors fut frappé par la complexité de sa composition et de ses découpes, par la franchise de ses sculptures – et dans le même temps par leur évidence archaïque. Et il croqua, année après année, les œuvres qu'il découvrit au MoMA, au musée de Philadelphie, à la Fondation Barnes... Le dessin apparaît crucial pour Vincent Barré, « manière de rentrer dans les choses, de se souvenir ». Ses carnets de croquis constituent non seulement un laboratoire de formes mais aussi une œuvre à part entière, abstraction quotidienne, et sont exposés au musée Matisse avec ses sculptures. Cette considération qu'en art, le processus a autant d'importance que son aboutissement anime cet architecte-artiste.

Extrait de l'article de Nicolas Macé publié dans le Numéro 71 de la revue Art Absolument

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