Après avoir exposé Very Hungry God, un crâne monumental agglomérant quelque 25 000 ustensiles de cuisine en inox, au sein de l’église parisienne de Saint-Bernard en 2006 – juste après l’occupation puis l’expulsion manu militari d’une centaine de sans-papiers –, Subodh Gupta installe son art de métal à la Monnaie de Paris. Entre-temps, l’Indien y avait adjoint en 2009 d’impressionnantes cascades de vaisselle s’échappant des arcades de Sainte-Marie-Madeleine à Lille, pour évoquer le Tsunami de 2004 sur la côte Est de l’Inde. À la vanité répondait la promesse de la catastrophe. Dans ce lieu de pouvoir qu’est la Monnaie – les pièces qu’on y frappe depuis 864 favorisèrent notamment l’affirmation des prérogatives royales –, une exposition plus large donne une autre mesure de son intérêt pour l’éclat du métal.

Tom Laurent
Extrait de l'article publié dans le N°83 de la revue Art Absolument.
Parution le 23 mai 2018

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