Yazid Oulab, né en Algérie en 1958, développe un art empreint de minimalisme, perceptible dans ses œuvres atypiques présentées comme symboliques et spirituelles. Là où on tendrait à opposer le monde ouvrier avec celui de la mystique, lui les fond au sein d’un même objet. C’est ainsi que Yazid Oulab convoque le monde urbain, monde de constructions architecturales, en profilant des silhouettes d’immeubles en perspective sur un fond montagneux, créant une tension entre la force du travail de l’homme et la nature imposante. Fruit de son propre cheminement, l’artiste présente également un lustre posé a même le sol : déplaçant le sens, il remplace les cristaux attendus par du charbon et les lumières par des personnages en prière, unissant le combustible et l’énergie. Autour de ce feu métaphysique, référence à des mythes comme le Phoenix ou encore Prométhée, des objets en graphite et en cristal viennent compléter son propos : un ensemble de silex taillés, un grand couteau, une gomme, une lampe d’Aladin, une vis et son boulon, un morceau de fil de fer barbelé, et des clous. L’artiste détourne les acceptions attachées traditionnellement aux objets, pour faire ressortir l’aspect duel du monde et apaiser ses tensions en nous invitant à la réflexion.

Pauline Hodbert