Philippe Piguet: Par rapport au fait que le prétexte de votre peinture est adossé à l’idée de lieu – successivement à deux maisons qui vous sont familières –, quel est donc le fil conducteur de votre démarche ?
Mathieu Cherkit: En fait, c’est moi-même. Mon quotidien. Mes tableaux sont comme des sortes de boîtes pleines des pensées qui me traversent l’esprit, mais toujours au service de la peinture. D’où ces jeux de textures et de couleurs qui sont motivés par l’envie tour à tour d’une surface, d’une lumière, d’un reflet, d’un effet de matière.

P.P.: Votre préoccupation est donc de peindre l’ici et le maintenant ?
M.C.: Oui, mais à différentes temporalités. Comme le titre de ma dernière exposition à la galerie Xippas le laisse entendre – Time’s up. Je ne peins pas sur l’instant. Au fur et à mesure de l’élaboration d’un tableau, il s’écoule du temps, voire des journées. Le but, c’est de saisir différents moments et de les combiner. En fait, il y a toujours une partie de collage mais c’est plus intemporel.

Extrait de l'article de Philippe Piguet publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

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