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Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) exhibe 150 témoins éblouis et éblouissants d’un Exode qui n’en finit pas. Le musée ne peut certes pas déplacer les fresques de la synagogue antique de Doura Europos en Syrie – première représentation connue de l’histoire de Moïse au IIIe siècle ap. J.-C.. Alertant au passage sur le pillage effréné auquel est soumise cette « Pompéi du désert », le MAHJ met en parallèle des manuscrits enluminés médiévaux avec l’un des quatre portraits classiques et « jansénistes » de Philippe de Champaigne. Quant au Moïse symboliste de Lesser Ury, qui contemple la Terre promise comme Theodor Herzl depuis le balcon de son hôtel à Bâle en 1901, il affronte Le Regard de Michel-Ange, ultime court-métrage de Michelangelo Antonioni, paralysé et incapable de parler, qui observe en silence le cri muet du Moïse de marbre furieux, sculpté par l’autre Michel-Ange à Rome. [...]

Extrait de la chronique d'Emmanuel Daydé parue dans le numéro 68

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