Rouvert en mars dernier suite à deux ans de travaux le dotant d’une aile pour accueillir des expositions temporaires, le musée d’Art moderne de Céret propose un accrochage en lien direct avec son ADN. Constitué à partir des collections du Centre Pompidou et portant sur l’École de Paris, il recèle plusieurs artistes autrefois accueillis dans la cité catalane. L’exposition, dans un double mouvement, montre les vertus de ce cosmopolitisme en témoignant des apports de ces talents venus de toute l’Europe, mais aussi d’Amérique et d’Asie – à l’instar de Foujita à la France, tout autant qu’elle revient sur l’attractivité artistique d’alors de la Ville Lumière. La première salle fait honneur à un Van Dongen à la palette incandescente et qui brave la bienséance en bousculant les codes au Salon d’automne de 1913, y montrant un nu campé par son épouse Guus, scène de strip-tease portant le titre amusé de Tableau, décroché par la police avant même l’ouverture au public pour outrage à la pudeur. Non loin de là, Kupka et sa Gamme jaune de 1907, novateur en ce qu’il use de la saturation de la couleur comme moyen d’exprimer un sentiment. Quant aux avantages de séjourner à Paris, plusieurs sections les illustrent.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

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