Elisabeth Quin
Éditions du Régard


Avec cet ouvrage original sur les Vanités, Elisabeth Quin nous propose un type d’écrit d’un format encore peu connu: le livre-pop. Cet ovni littéraire, dont le thème – morbide s’il en ait - a pourtant constamment été traité par les artistes, est construit d’une manière irrémédiablement neuve et contemporaine. Il envisage la représentation de la mort par la figure du crâne - la fameuse Vanitas - comme source d’une exploration ludique, osant des rapprochements aventureux entre images, textes et autres documents de référence. Le grand écart est de mise à la lecture de ce bréviaire de la finitude, passant sans crier gare d’une interview de Karl Lagerfeld aux Essais de Montaigne, d’une photo d’un motard des Hell’s Angels à un crâne tantrique du Tibet. De courts essais entrecoupent le flot des citations visuelles et textuelles - qui agissent comme des collages subvertissant leur propre sujet – et donnent des pistes de réflexion sur cette invasion récurrente des représentations de la mort dans l’art et les différentes cultures mais aussi le commerce. Chacun fait à sa manière ses choux gras de cette invitation insensée à la danse macabre, déclinée en motifs de textiles aujourd’hui et en tableaux illustres hier. Le méditatif, le cynique, l’effroyable mais aussi les aspects stimulants du Memento mori sont passés en revue dans ce bouillon de culture populaire et cultivé, au goût relevé de soupe aux crânes. Un remède efficace à ce mortel ennui.


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