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Marie Orensanz et Tiphaine Calmettes, lauréates du Prix AWARE 2020





Du nom de l’association qui vise à mieux connaître et faire reconnaître la place des femmes dans l’histoire de l’art depuis le XXe siècle, le Prix AWARE vient chaque année depuis 2017 récompenser le travail en pleine élaboration d’une jeune artiste – Tiphaine Calmettes cette année, dont les recherches mêlant anthropologie, géologie et botanique visent à activer collectivement de nouvelles modalités sociales. Avec la remise d’un prix d’honneur destiné à une plasticienne ayant plus de trente ans de carrière, il participe également à la relecture d’œuvres encore souvent sujettes à un silence relatif. Passée par l’atelier d’Antonio Ségui dans sa jeunesse argentine et arrivée à Paris en 1975, Marie Orensanz, lauréate de ce prix d’honneur cette année, connaît cette situation : il lui a fallu attendre 2007 pour se voir consacrer une rétrospective au musée d’art moderne de Buenos Aires et 2009 pour rentrer dans les collections du musée national d’art moderne en France, à l’occasion de l’exposition elles@centrepompidou. Bien avant, dès 1972, trois années passées à Milan lui avaient offert la proximité des carrières de marbre de Carrare, matériau dont son œuvre va se saisir pour développer son propre vocabulaire. Des veines et des plis de la pierre, brisée ou polie, Marie Orensanz a fait la matrice de cartographies ouvertes à l’interprétation – les définissant comme « des morceaux d’un tout, fragments du temps, venus d’un temps antérieur et futur ». Dessinés à même le marbre, des motifs évoquant un appareillage de mesure et des bribes de textes viennent en reconfigurer la forme, et pousser le support à un éclatement discret lorsqu’elle les appose sur du papier.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le numéro 93 de la revue Art Absolument. Publication le 21 juillet 2020.

Visuels : Marie Orensanz, 2019, Invisible, Corten, 300x78cm Miami, Etats-Unis et Tiphaine Calmettes, 2019, La terre embrasse le sol, ENS Lyon. Photo Rebekka Deubner.