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Miró sculpteur

Miró sculpteur : Personnage, Bronze, 1970 - 200 x 120 x 120 cm. © ADAGP Paris 2010 © Archives Fondation Maeght, Saint Paul   


L'exposition


Quand Miró conspire avec l’objectif d’« assassiner la peinture » il le fait à coups de sculptures d’assemblages d’objets bruts ou d’autres élaborées selon une verve poétique et mythique. 1929, une année charnière pendant laquelle l’artiste se lance dans la pratique. Miró recueille, amasse des objets isolés. Des objets inutiles trouvés dans des dépotoirs qui, une fois associés, semblent avoir été dans leur histoire les victimes de fragmentations. Tout prend sens tant le rendu détonne. Les métamorphoses font prose et pose les préludes d’un langage enfantin, des balbutiements qui révèlent la grande malléabilité du génie créatif. Des éléments sont choisis pour la protubérance et l’exubérance des formes, pour leur capacité évocatrice ou pour leur appartenance à un registre populaire. Entre 1944 et 1950, Miró réalise au compte-goutte des sculptures d’inspiration « mythique », modelées dans la glaise puis tirées en terre cuite ou en bronze. L’artiste va ainsi d’œuvre en œuvre et d’assemblage en assemblage, mais dans les années 60 sa production prend de la hauteur. Miró se soumet robustement à la fonte, fixe et assure à ses associations d’objets la magnificence des bronzes classiques. L’apparat et le matériau donnent à l’objet un caractère plus pompeux mais Miró conserve son attachement à la matière, à l’aspérité canaille et au toucher dévié. Dès 1967, l’artiste stimulé par le travail de son ami Calder, commence à peindre ses sculptures de bronze avec des couleurs rutilantes. Le ton est donné, les éléments sont à nouveau séparés et ses différences se réfléchissent telle l’œuvre d’une Jeune fille s'évadant. Le musée Maillol rend hommage à Joan Miró à travers 80 sculptures, 27 céramiques et 56 œuvres sur papier.
Caroline Hattiger

Quand


16/03/2011 - 31/07/2011