Visible tous les week-ends du samedi 11 septembre au dimanche 24 octobre 2010

Si au XIXème siècle, la commande d’œuvres d’art est généralement le fait d’institutions publiques, aujourd’hui son champ s’est considérablement élargi tant du point de vue de la demande que de celui de la création. L’initiative, ici, est celle d’une société immobilière privée qui s’inscrit dans la continuité de l’acquisition artistique, sans pour autant négliger la finalité décorative du projet. Sollicité à maintes reprises par des collectivités et devenu un habitué du genre, Gérard Garouste a été désigné pour la réhabilitation de bureaux, rue de l’Université. Les contraintes imposées par la structure du lieu ont représenté un défi supplémentaire « l’artiste ne doit pas s’enfermer dans sa mégalomanie mais doit, au contraire, se soumettre à la ville et accompagner l’architecture ». Le résultat apparait comme une synergie entre le donné traditionnel de l’espace et le geste contemporain. L’installation a demandé un effort titanesque afin d’accrocher les pièces – en extérieur : quatre portes et quatre grilles de la façade, une fresque en grès, une sculpture et en intérieur : un lustre en bronze et une fresque en faïence - aux influences mythologiques romaines. Car Gérard Garouste investit le lieu avec des scènes tirées des « Géorgiques » de Virgile par le biais de réminiscences et d’images qui font appel à la culture visuelle occidentale du spectateur. Outre son aspect décoratif, cet espace invite à une réflexion déjà amorcée par les premiers philosophes, sur la nature, l’art, la technique. Par exemple, les sculptures des portes sont un mélange de matériaux organiques, de minéraux et d’alliages pour un résultat à l’aspect manufacturé. Toutefois la structure d’apparence naturelle se compose de végétaux qui se dressent vers le ciel et rappelle à l’homme sa condition entre immanence et élévation.

Baptiste Piroja