Benjamin Sabatier — Concrete & Colors
L'exposition
L’exposition Concrete & Colors chez Xippas, consacrée à une série inédite de Benjamin Sabatier, dévoile une esthétique du chantier et revalorise une forme de travail dépossédée par l’industrialisation. S’inscrivant dans une réalité socio-économique, l’artiste anime ses sculptures d’une articulation vivante entre matérialité industrielle et vivacité ludique.
Déployées dans l’ensemble de l’espace, les œuvres invitent à une déambulation au sein d’un univers de jeu constructiviste, rappelant le langage plastique moderniste. Le titre de l’exposition suggère cette combinaison où le découpage et le coloriage entrent en confrontation avec le béton brut et la modélisation tridimensionnelle. Telles des puzzles, les sculptures révèlent une dimension performative du processus créatif. En tant que constructions, elles détournent les logiques productivistes, en laissant visibles les textures authentiques du carton découpé. Les défauts, les épaisseurs et la fragilité de ces fragments rendent possible une transformation expérimentale et une vie interne à la matière, en dialogue avec les couleurs, contrairement à une représentation figée et refermée sur elle-même.
Les œuvres de Sabatier se distinguent par leur manière de convoquer l’espace à partir de surfaces. Un assemblage de plans bidimensionnels vient sculpter le volume. Réalisées en béton, ces formes prennent pourtant vie grâce à la texture du carton, conférant alors une dimension illusionniste à ce chantier déconstruit. La couleur insuffle également à la neutralité inerte des matériaux une expressivité joyeuse et moins oppressante. L’artiste joue avec ces tensions entre légèreté et massivité, entre vide et plein. Le socle circulaire, extrait du trou central de la sculpture, ne soutient pas la construction : il en complète l’absence en la matérialisant. Chaque pièce atteint ainsi un équilibre fondé sur cette dualité.
Pour l’artiste, le vide devient presque le sujet de l’expérience physique de l’œuvre. Celle-ci agit comme intermédiaire, voire un terrain d’échange entre l’objet, le regard et le mouvement du spectateur. Cette perception fonctionne alors comme un geste actif et une manière d’habiter le vide et l’espace investi par l’œuvre. Benjamin Sabatier ne conçoit pas seulement des sculptures, mais un dispositif plus large — une situation ouverte à toute forme d’interaction. Son art constitue alors un lieu d’agentivité, engageant un dialogue constant avec le regardeur : une énergie qui dépasse la seule matérialité, transformant la fragilité du carton et la froideur du béton en une dynamique durable.
Chenyu Zhu
Déployées dans l’ensemble de l’espace, les œuvres invitent à une déambulation au sein d’un univers de jeu constructiviste, rappelant le langage plastique moderniste. Le titre de l’exposition suggère cette combinaison où le découpage et le coloriage entrent en confrontation avec le béton brut et la modélisation tridimensionnelle. Telles des puzzles, les sculptures révèlent une dimension performative du processus créatif. En tant que constructions, elles détournent les logiques productivistes, en laissant visibles les textures authentiques du carton découpé. Les défauts, les épaisseurs et la fragilité de ces fragments rendent possible une transformation expérimentale et une vie interne à la matière, en dialogue avec les couleurs, contrairement à une représentation figée et refermée sur elle-même.
Les œuvres de Sabatier se distinguent par leur manière de convoquer l’espace à partir de surfaces. Un assemblage de plans bidimensionnels vient sculpter le volume. Réalisées en béton, ces formes prennent pourtant vie grâce à la texture du carton, conférant alors une dimension illusionniste à ce chantier déconstruit. La couleur insuffle également à la neutralité inerte des matériaux une expressivité joyeuse et moins oppressante. L’artiste joue avec ces tensions entre légèreté et massivité, entre vide et plein. Le socle circulaire, extrait du trou central de la sculpture, ne soutient pas la construction : il en complète l’absence en la matérialisant. Chaque pièce atteint ainsi un équilibre fondé sur cette dualité.
Pour l’artiste, le vide devient presque le sujet de l’expérience physique de l’œuvre. Celle-ci agit comme intermédiaire, voire un terrain d’échange entre l’objet, le regard et le mouvement du spectateur. Cette perception fonctionne alors comme un geste actif et une manière d’habiter le vide et l’espace investi par l’œuvre. Benjamin Sabatier ne conçoit pas seulement des sculptures, mais un dispositif plus large — une situation ouverte à toute forme d’interaction. Son art constitue alors un lieu d’agentivité, engageant un dialogue constant avec le regardeur : une énergie qui dépasse la seule matérialité, transformant la fragilité du carton et la froideur du béton en une dynamique durable.
Chenyu Zhu
Quand
14/06/2025 - 26/07/2025
