Edgar Sarin. Objectif : Société (Variations Goldberg)
L'exposition
Apparue entre 12 000 et 6 300 avant notre ère, la sédentarisation, rendue possible par l’agriculture et l’élevage, a entraîné une révolution technologique en même temps que culturelle, dont nous ne serions pas sortis. L’artisanat furieux qu’Edgar Sarin pratique au Grand Café de Saint-Nazaire ausculte l’imaginaire portuaire des chantiers navals à la manière d’un organisme vivant, avec une profusion de formes en constant renouvellement : l’artiste aux mains d’or retravaille sans cesse les techniques et les présentations de son exposition, toujours en train de se faire comme au gré des marées. Sculptant grossièrement plusieurs pirogues d’aspect préhistorique dans du chêne dur, barques de commerce et d’échange autant que vaisseaux fantômes convoyant les morts, Sarin affuble un blanc skerry, canot à rames et à voile, de deux drakkars en bois contournés, qui évoquent les têtes de dragons amovibles dont les Vikings ornaient la tête ou la proue de leurs navires. Ce skerry/drakkar se perçoit aussi comme un tombeau de Bas Jan Ader, dandy de la scène californienne disparu en mer en 1975, au cours d’une performance dangereuse où la prise de risques visait à transformer le sujet en objet.
Quand
14/10/2023 - 07/01/2024