Wayne Thiebaud.
L'exposition
Qu’est-ce qui rend la peinture de Wayne Thiebaud si différente, si alléchante ? Peut-être le crémeux de sa matière, relevé par la récurrence de tons orangés cernant jusqu’à ses ombres ? Décédé en 2021, le peintre américain né trois ans avant Roy Liechtenstein, passé par le graphisme publicitaire comme Andy Warhol et James Rosenquist et incontournable comme eux aux États-Unis à partir des années 1960, refusera l’étiquette pop que beaucoup voudront lui apposer. De fait, son choix précoce de dépeindre le banal de l’American Way of Life – solitude dupliquée du couple de mangeurs de hot-dogs de Eating Figures (1963) ou alignement de promesses de plaisir avec ses tableaux de parts de gâteaux, de machines à sous ou de rouges à lèvres – n’a pas connu la même fortune en Europe. En 65 tableaux et dessins, la rétrospective posthume que lui organise la fondation Beyeler vient donc remédier à cette connaissance réduite à quelques-uns ici – dont le peintre Guy de Malherbe, qui voit ses pâtisseries comme autant de « petites architectures peintes ». En parallèle de celles-ci, Wayne Thiebaud a d’ailleurs peint des vues urbaines, exacerbant les perspectives abruptes que lui offraient les pentes de San Francisco dans une orthogonalité vertigineuse, également montrées à Bâle. ?
Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°105 de la revue Art Absolument. Parution le 17 mars 2023.
Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°105 de la revue Art Absolument. Parution le 17 mars 2023.
Quand
29/01/2023 - 21/05/2023