S’appliquant à « dessiner dans l’espace », Gaëlle Chotard y transfigure le vide et les ombres par la suspension de ses sculptures de fils métalliques maillés, instruments de sa quête d’équilibre entre ligne et volume. À Colmar, la carte blanche que lui a confié l’Espace André Malraux a donné naissance à une synthèse inédite de son œuvre. À la recherche du mouvement, une mise en scène protéiforme entremêle les créations de différentes époques de sa vie. Mais son œuvre, jusqu’ici dominée par une palette allant du noir au blanc, se colore ici pour la première fois, et de nouveaux formats voient le jour. Afin de transcrire sur papier les profondeurs marines faisant écho à celles de son imaginaire, ses aquarelles prennent de l’ampleur, s’étendant jusqu’à quatre mètres de long et à même le sol. Comme une énigme tissée par l’artiste, l’exposition a pour dessein de laisser l’imagination du spectateur prolonger le paysage qu’elle compose, inspiré des tumultes de rivages bretons ou écossais. « J’avais en tête un paysage après une tempête, les éléments échoués sur le bord de mer […], échoués mais encore vivants », explique Gaëlle Chotard. Peinture, sculpture et architecture se conjuguent alors au service du mystère, ainsi que de l’émotion.

Tea Mignien

Site de l'exposition