À l’occasion de la fermeture pour travaux du musée des Beaux-Arts de Reims jusqu’en 2025, le musée de Lodève s’est vu proposer le prêt d’une partie de ses collections. Sa directrice Ivonne Papin y a donc pioché de quoi faire écho au projet scientifique et culturel de Lodève, très lié au paysage dont Reims possède un fonds de peintures important. L’exposition rappelle des moments clés de cette peinture de paysage du XIXe siècle, depuis l’école de Barbizon (avec Jules Dupré, Charles Daubigny, Stanislas Lépine) jusqu’au post-impressionnisme. Le tout s’ouvre sur un très bel ensemble de Corot : onze toiles choisies parmi les vingt-sept du musée de Reims. Bien qu’il terminait ses toiles à l’atelier et conservait souvent une dimension anecdotique, ce précurseur de la peinture d’après nature ouvre la voie à une communauté de peintres convergeant à Barbizon. Avec les ciels et les rivages de Jongkind et Boudin, leurs vues montrent que le paysage moderne peint sur le motif n’a pas attendu Monet – présent dans l’exposition avec Les Rochers de Belle-Île (1886) – pour voir le jour. Quelques très beaux morceaux de peinture se distinguent, tels Le Quai des Grands Augustins de Marquet ou un bout de verdure de Renoir, sobrement intitulé Paysage.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°104 de la revue Art Absolument. Parution le 3 février 2023

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