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Musicanimale. Le Grand Bestiaire sonore

Musicanimale. Le Grand Bestiaire sonore : Vue de l'exposition. Au centre: Gloria Friedmann. Envoyé spécial, 1995. Photo : William Beaucardet   


L'exposition


Quand on part sur le sentier d’une forêt, sans écoute attentive, il n’est rien ou cacophonie qu’on entende. C’est ce constat qui a poussé le musicien Bernie Krause à collecter et analyser les sons du monde vivant depuis près d’un demi-siècle, s’attelant à enregistrer les échanges entre espèces au sein d’un territoire sans « que leurs voix ne soient enterrées sous d’autres signaux ». Mais si les travaux de l’Américain montrent des paysages de plus en plus uniformes et muets sous l’effet de l’activité humaine, la Philharmonie a pris le parti de guider l’écoute vers un territoire où brames, frottements d’ailes et miaulements composent avec la musique des hommes autrement qu’un chant du cygne. Une part importante de l’exposition est donc consacrée à cette hybridation, mêlant musique, bien entendu, et arts visuels – l’ensemble forçant aussi le verrou séparant le documentaire et l’œuvre de fiction, l’éthologie et la création. Knud Victor, autre pionnier de l’écologie sonore, est ainsi venu au son lors de son installation dans le Lubéron dans les années 1960, alors jeune peintre et photographe : ses enregistrements donnent à écouter le ver dans la pomme, un lapin rêvant, le repas d’un escargot – autant de sons dont il rend audible la savoureuse matérialité. [...]

Extrait de l'article de Tom Laurent, publié dans le N°104 de la Revue Art Absolument

Quand


20/09/2022 - 29/01/2023