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Matières brut.

Matières brut. : Augustin Lesage (1876-1954), Sans Titre. © César Decharme, © droits réservés.   


L'exposition


En juin 2021, la donation de Bruno Decharme au Centre Pompidou, avec 921 œuvres de 229 artistes, élargissait le public de l’art brut, tout en comblant un vide dans les collections du musée national d’Art moderne – passé, on le rappelle, à côté de la donation Dubuffet, faute d’intérêt de la France pour l’art brut à l’époque. Quant à Maurice Renoma, surtout connu en tant que styliste, ses « photographies ratées » comme il les appelle recèlent tous les ingrédient d’un art brut : imprévisibilité, prise de vue sur le vif, dimension pulsionnelle, esthétique accidentée, intimité… Inquiétante étrangeté, aussi, parfois… Bruno Decharme l’explique bien, répondant à Renoma que cette exposition conjointement menée doit « à son histoire, et sa façon de voir les choses correspondant parfaitement avec l’art brut : un chaos organisé, l’art du patchwork, sa liberté ». Le collectionneur est venu avec des œuvres que l’on peut qualifier d’historiques – celles d’Aloïse Corbaz, Henry Darger, Adolf Wölfli, Augustin Lesage, Carlo Zinelli… Autant de créations qui sont des pas de côté, que Decharme complète en en faisant un lui-même en les rapprochant des photographies de Renoma. Ce medium, entre valeur documentaire et regard obsessionnel, est d’ailleurs l’objet de toute l’attention du collectionneur, qui en montre l’étendue dans quatre lieux et en huit expositions à Bruxelles cet hiver.

Extrait de l'entretien avec Emma Noyant publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

Quand


15/09/2022 - 04/11/2022


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