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Un Atelier à soi

Un Atelier à soi : Edouard Dantan. Un coin d’atelier. 1880, huile sur toile, 98 x 130 cm. Saint Cloud, Musée des Avelines © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski   


L'exposition


Format monumental pour sujet commun : on reconnait bien là le goût de la provocation de Gustave Courbet. Mais il n’est pas question ici de son Enterrement. C’est L’Atelier du peintre (1855), une scène se déroulant dans son atelier parisien de la rue Hautefeuille, qui donne le la de l’exposition d’Ornans. Et ce à l’occasion de la réouverture de son atelier de campagne construit en 1860 dans « son pays », après des travaux de rénovation. Dis-moi où tu crées, je te dirai qui tu es. Lieu de vie, de création et de réception d’une micro-société, l’atelier d’Hautefeuille tel qu’il est peint traduit une rupture dans la représentation de l’atelier par le maître. Finie, l’image romantique du créateur fou renfermé sur lui-même. Quant à celui d’Ornans, verdoyant et de plein air, il lui permet, d’après ses mots, d’« être à même de faire tout ce que comporte la peinture. »
Partant du constat d’une personnalisation de l’espace de création au XIXe siècle, assortie d’une tendance à en faire un endroit de sociabilité, l’exposition orchestrée par le directeur du musée Courbet Benjamin Foudral montre des peintres de renom affairés au travail – ou du moins feignant de l’être. Car avec cet intérêt grandissant du grand public pour les artistes vient la mise en scène, et l’espace de travail se transforme en vitrine publicitaire. Ainsi, Corot devient-il le modèle de Charles Desavary, et Félicien Rops celui de Paul Mathey. L’exposition fait aussi la part belle à l’apparition d’un nouveau genre journalistique : les visites d’atelier, qui consistent en des reportages illustrés de gravures réalisées à partir de photographies.

Emma Noyant

Quand


18/12/2021 - 27/03/2022


Les artistes


Gustave Courbet