Expérience Goya au Palais des Beaux-Arts met en condition scénique les résultats scientifiques qui ont été menés sur les deux tableaux majeurs des collections, Les Jeunes et Les Vieilles (ou Le Temps). On y apprend que dans le but de les assembler en pendant, un ajout de toile fut effectué sur Les Vieilles pour peindre leurs pieds et se rapprocher ainsi du format des Jeunes. Les recherches du laboratoire du Louvre (C2RMF) confirment que le traitement est suffisamment différent entre les deux peintures pour classer la correspondance entre ces deux peintures d’invention posthume. La première évoque la palette douce et la touche aérienne des cartons de tapisserie tandis que Le Temps relève des thèmes de l’album des quatre-vingt gravures des Caprices édité par Goya en 1799 et que le peintre retira de la vente, préférant aller au devant des menaces de ceux qui, sans être nommés explicitement, se sentaient visés par ces satires.
En convoquant les œuvres d’artistes contemporains ouvertement fascinés par Goya – comme Dalí ou les frères Chapman – ainsi que des extraits de films de Fellini, Welles ou Forman, les commissaires d’exposition, Régis Cotentin et Donatienne Dujardin, complètent la présentation des cinquante peintures de Goya précisément choisies pour nourrir la dimension scandaleuse et fantastique de sa peinture.[...]

Voir aussi l'exposition Goya à la Fondation Beyeler.

Extrait de l'article de Laurence d'Ist publié dans le N°99 de la revue Art Absolument.

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