Parce qu’il s’est investi largement dans des entreprises collectives, on aura presque oublié son nom. En effet, Gérard Tisserand est à l’origine de la Coopérative des Malassis, créée en 1969 avec quatre autres peintres – dont Henri Cueco –, qui fait suite à sa participation à l’accrochage de « la Salle rouge pour le Vietnam » l’année précédente, au sein d’un Salon de la Jeune Peinture prompt à s’opposer au gouvernement de Gaulle. Et lors du vernissage de 60-72. Douze ans d’art contemporain en France au Grand Palais, c’est dans la rue, parmi les manifestants venus contester une récupération de l’art par le pouvoir, qu’on le retrouve brandissant avec ses camarades Le Grand Méchoui, fresque collective de 65 m de long tout juste décrochée de l’exposition. On l’aura compris, Tisserand peintre est éminemment politisé, s’attaquant au désert culturel français

D’abord proche de Paul Rebeyrolle, Franc-Comtois comme lui et dont il partage un temps la torsion picturale des figures, cette première exposition d’un beau fonds d’atelier de l’artiste réunit des œuvres de la fin des années 1960 et 70, où sa figuration se fait plus lisse dans sa facture.

Extrait de l'article de Tom LAURENT publié dans le N°94 de la revue Art Absolument

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