Déjà réunies en 2017 à l’Espace Vallès, Anne Ferrer et Isabelle Levénez font cette fois thématique commune autour de la figure de la Madone. Pour autant, les deux artistes la déclinent très différemment. Là où Isabelle Levénez détourne les stéréotypes masculins en incarnant un saint Sébastien ou en se montrant en Madone enfilant des gants de boxe, Anne Ferrer se concentre sur la figure de la mère. Volontariste dans son progressisme, la première démontre dans ses mises en scène que l’art assure le rôle essentiel de créer une nouvelle iconographie du genre, pensé comme spectre et pas comme deux idéaux antagonistes. Au contraire, les structures gonflables d’Anne Ferrer, dont les cinq excroissances représentent la quintuple maternité de sa mère, réduisent sans doute la femme à la maternité. Reste que cette vision-hommage à sa génitrice récemment décédée évoque le réconfort d’un abri, sublimant la maternité par ses volumes de couleurs chaudes, autant amples que légères.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°94 de la revue Art Absolument.

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