Drapé. Degas, Christo, Michel-Ange, Rodin, Man Ray, Dürer…
L'exposition
Raphaël, Dürer, Michel-Ange ou Poussin, mais aussi Orlan, Zineb Sedira ou Didier Trenet… Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, peintres, sculpteurs et photographes ont fait du drapé un motif réitératif de leur esthétique – avant même l’invention du terme, qui n’apparait qu’au XVIIe siècle. Au musée des Beaux-Arts de Lyon, les commissaires Sylvie Ramond et Eric Pagliano entendent expliquer comment la draperie est mise en place dans l’histoire de l’art, soit en livrer les secrets d’élaboration à travers de prestigieux exemples. Aussi y apprend-on que jusqu’au tournant du XXe siècle, des mannequins sur lesquels étaient jetés des drapés faisaient souvent office de modèles, ou que la draperie étant soumise à la forme de la silhouette, nombreux furent les artistes qui croquèrent les corps au préalable, dans leurs études préparatoires. C’est le cas de Degas, dont l’exposition présente deux études pour une figure féminine agenouillée nue en regard de sa représentation vêtue d’un drapé, ou d’Ingres, dont l’ensemble des figures, de ses saintes aux compositions historiques, en passant par ses portraits mondains, furent préalablement dessinées nues. Rodin va même jusqu’à faire de cette pratique un motif artistique à part entière : son Pierre de Wissant nu, qui devait être une étape préliminaire à l’œuvre, vaut au final pour lui-même, au même titre que sa version drapée. Enfin, ce parcours a aussi pour finalité d’expliquer pourquoi un tel motif – a priori considéré comme appartenant à une époque révolue – reste d’actualité dans la création contemporaine. Il montre que si pour certains, comme Ernest Pignon-Ernest, le drapé demeure un défi graphique, d’autres comme Zineb Sedira l’emploient pour servir un propos d’ordre social, voire politique.
Emma Noyant
Emma Noyant
Quand
30/11/2019 - 08/03/2020
Les artistes
Ernest Pignon-Ernest
Dominique Ingres
Michel-Ange
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