En présentant quelques uns de ses morceaux de peinture, auxquels s’adjoignent lithographies et sculptures en bronze, la Bénédikt Aïchelé Gallery de Bruxelles rappelle cette préoccupation majeure de Franta qu’est la condition humaine. Avec l’expérience de l’exil pour catalyseur de son œuvre, Franta exprime dans ses études de corps l’état de tourmente de ceux qui les habitent; il dénonce guerres, génocides et déracinement. Ces figures en proie à la souffrance du monde sont comme prises au piège dans les couleurs vives et leurs visages sont anonymes : l’être est nié jusque dans ce qui le distingue. « C’est la fragilité de l’homme qui me hante, et sa difficulté à prendre en charge son destin par rapport à ses rêves. Plus que les mots, c’est la peinture qui doit prendre la parole, et susciter des émotions. » Dans l’ensemble, la sélection du féru d’art contemporain qu’est le joaillier Bénédikt Aïchelé traduit néanmoins un certain optimiste, bien que l’inquiétude soit toujours latente : un couple danse dans la lithographie Fête, et sa Maternité, principalement faite de rose, représente une femme accompagnant un enfant dans ses premiers pas. Car malgré un rapport à la mort prégnant, l’hymne à la vie n’est jamais loin chez Franta.

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