En achetant le Judith et Holopherne de Mazzanti en 1988, Héléna et Guy Motais de Narbonne ignoraient qu’ils amorçaient là une collection comptant certains de leurs chefs-d’œuvre. Réunie avec la sensibilité qui leur est propre, leur sélection reflète un goût pour une certaine violence caravagesque : des têtes coupées de Goliath et d’Holopherne y côtoient des attitudes déclamatoires et tragiques adoucies par des détails, tel le cadavre du Christ visité par deux anges chérubins de Giuseppe Bazzani. Et l’emploi appuyé du clair-obscur dans ces œuvres prend une teinte autrement lumineuse dans des toiles s’appuyant sur l’équilibre de leur composition comme Vulcain forgeant les flèches de l’Amour de Jacques Stella, arrêtant elles aussi l’attention des Motais de Narbonne. À la suite de l’exposition d’une partie de cette collection au Louvre en 2010, c’est la Fondation Bemberg à Toulouse qui, après une étape au musée des Beaux-Arts d’Orléans, la présente dans sa totalité.

Extrait de l'article d'Emma Noyant

Site de l'exposition