Alors qu’il montrait à l’IMA début 2017 une partie de la collection Barjeel, l’Émirati Sultan Sooud al-Qassemi évoquait l’émotion que recélait pour lui la peinture d’Abdulqader al Rais. « La première œuvre que j’ai acquise est de lui, une vue "classique", à travers une grande porte, d’une cour intérieure typique de l’architecture émiratie qui tend à disparaître », confiait le collectionneur, tenant à faire le trait d’union entre l’art contemporain et les modernités arabes. Moins connu à l’international que son compatriote Hassan Charif, né la même année et disparu en 2016, al Rais est également moins conceptuel. Si Charif s’est largement refusé à représenter une identité culturelle, ce peintre autodidacte promeut une vue sensible de la peinture, en appelant au penchant dubaïote pour une certaine nostalgie, alors que les investissements de l’émirat les somment de se tourner vers le futur.

Extrait de l'article de Serge Vabard, publié dans le N°85 de la revue Art Absolument.
Parution le 19 septembre 2018

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