« Tout est un, la vague et la perle, la mer et la pierre. Rien de ce qui existe en ce monde n’est en dehors de toi, cherche bien en toi-même ce que tu veux être, puisque tu es tout. » Citant la poésie mystique de Rûmi, inspiration majeure du soufisme, Najia Mehadji situe la généalogie de son œuvre. Les formes architecturales des coupoles arabo-andalouses – dans lequel Abdelwahab Meddeb a très justement perçu le creuset d’une « danse céleste ordonnancée » pour l’œuvre de Mehadji – en fait partie, au même titre que la pensée zen ou l’épreuve de la danse, avec lequel le corps tisse une relation à l’espace et au temps, qui se teinte chez elle d’une volonté d’épouser le rythme de l’univers, relation dont les grands formats de ses toiles permettent d’en exprimer l’échelle. À Céret, les quelques 55 toiles, la centaine de dessins et plusieurs estampes en disent la chronologie : travaillant par séries sur des périodes pouvant l’occuper plusieurs années, l’artiste l’explique par le besoin de libérer son geste toujours plus avant.


Extrait de l'article de Tom Laurent, publié dans le N°84 de la revue Art Absolument.
Parution le 13 juillet 2018

A voir également - exposition personnelle de Najia Mehadji à la galerie L'Atelier 21,Casablanca, du 25 septembre au 27 octobre 2018.

Site de l'exposition