Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet.
L'exposition
De cette aventure prospective et plus particulièrement de cette dynamique picturale nourrie de l’exemple de Monet qu’a relevée Finkelstein en 1956 dans son article New Look : Abstract-Impressionnism, Cécile Debray, la directrice du musée de l’Orangerie, s’est saisie pour marquer le centenaire des Nymphéas. Du moins de la décision du peintre, dans une lettre à Clemenceau, le lendemain de l’Armistice, d’offrir à la France deux panneaux pour participer à la victoire – un don qui s’augmentera finalement jusqu’à dix-neuf, rien de moins. En rassemblant ainsi la plupart des grandes figures de l’art abstrait américain des années 1950-60, l’exposition de l’Orangerie scelle la fortune critique du peintre de Giverny à l’aune non d’un style mais d’une possibilité de la peinture à s’inventer dans le geste, l’espace et la lumière. Car telle est la leçon de Monet, comme il l’a reçue lui-même, au siècle précédent, de William Turner, découvert à Londres pendant son exil en 1870. Dans son ouvrage, John Canaday présente Monet comme « une passerelle entre le naturalisme du début de l’impressionnisme et l’école contemporaine d’abstraction la plus poussée ». Si la figure du pont est chère au peintre, elle trouve ici toute sa place. Depuis celui que Monet a jeté au-dessus de son bassin, le regard s’abîme dans l’illimité du reflet qu’il offre à voir du monde. Une infinitude que partage cette abstraction américaine.
Extrait de l'article de Philippe Piguet, publié dans Publié dans le N°83 de la revue Art Absolument.
Parution le 23 mai 2018.
Extrait de l'article de Philippe Piguet, publié dans Publié dans le N°83 de la revue Art Absolument.
Parution le 23 mai 2018.
Quand
13/04/2018 - 21/08/2018