Natures mortes espagnoles - BOZAR
L'exposition
Influencée par l’art flamand, la nature morte espagnole prend son essor au début du XVIIe siècle puis traverse les siècles jusqu’aux avant-gardes du XXe. D’abord sujet d’étude académique, le genre se charge vite de sens cachés, moraux : à partir de 1602, Juan Sánchez Cotán donne la formule canonique de ces bodegones s’opposant à la sensualité des natures mortes hollandaises ou flamandes par leur rigueur spirituelle et leur éclairage violent. Antonio Ponce, Vélasquez, Goya et Anglada Camarasa ou encore Picasso et Miró s’y adonnent, y ajoutant des personnages ou l’intégrant dans leur langage plastique. Pour Sophie Lauwers, commissaire de l’exposition, cet art contemplatif « nourrit autant le corps que l’esprit » : à Bruxelles, les 80 peintures réunies entrent en résonnance avec les tirages analogiques du Belge Dirk Braeckman, présent à la 57e Biennale de Venise. Fortement influencé par Gerhard Richter, l’artiste « pense la photographie avec la mentalité d’un peintre » en créant des espaces isolés – comme pouvait l’être le cadre d’une fenêtre laissant percevoir les premiers bodegones – où le passage du temps laisse à peine paraître la trace de l’homme.
Delphine Alexandre
Publié dans le N°82 de la revue Art Absolument.
Paru le 23 Mars 2018
Delphine Alexandre
Publié dans le N°82 de la revue Art Absolument.
Paru le 23 Mars 2018
Quand
23/02/2018 - 27/05/2018