Après 60 ans de carrière, le moment est venu pour Peter Klasen de rendre hommage à la radicalité et l’audace de ceux qu'il nomme ses maîtres. Pionnier de la figuration narrative dans les années 1960 aux côtés de Jacques Monory ou Hervé Télémaque, ses dernières œuvres se revendiquent comme autant de citations directes de Mondrian, Malevitch et Schwitters. Toujours présents, les symboles iconiques du langage de l’artiste allemand – sens interdits, flèches, éclaires, panneaux danger et objets collés... – suggèrent un récit sans « bavardages ». Assemblages hétéroclites issus de la société industrielle, ces tableaux dits « mécaniques » reviennent à la radicalité de Duchamp et à l’ironie néo dadaïste. Mais cet hommage rendu est aussi celui de la galeriste Eva Hober à l’artiste, marquée à 14 ans par l’installation Shock Corridor / Dead End alors qu’elle se rendait pour la première fois à la FIAC en 1991. Près de 30 ans après, elle représente désormais son travail, pour leur première exposition ensemble.

Delphine Alexandre

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