Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie
L'exposition
Selon Emma Lavigne et Hélène Meisel, c’est la peur qui dominerait aujourd’hui notre jardin planétaire. Partant des expérimentations d’essence plastique menées par Claude Monet à Giverny, le jardin moderne serait devenu, au moment critique de la surexploitation de la planète, un lieu « d’indistinction », où les règnes animal et végétal se confondraient et où la génétique infléchirait les déterminismes au profit de l’évolution. Le dernier refuge d’une humanité compromise en quelque sorte. Le ver était cependant dans le fruit. Si les « fêtes du pollen » de Kupka, les aquarelles illuminées de Gabritschevsky, les étamines magnifiées en noir et blanc par les photographies de Renger-Patzsch ou encore – et surtout – le champignon orange géant de Flower Crystal Power, tout en spores d’épices et de graines séchées, du Brésilien Ernesto Neto témoignent d’un véritable printemps cosmique, les merveilles végétales ne sont plus tout à fait ce qu’elles étaient : le flower power a pris du plomb dans l’aile. À Nancy, où il élaborait son tentaculaire herbier de verre, Émile Gallé se disait déjà fasciné par les monstrueuses anomalies de certaines orchidées.
Extrait de l'article d'Emmanuel Daydé publié dans le N°77 de la revue Art Absolument: parution le 19 mai 2017
Extrait de l'article d'Emmanuel Daydé publié dans le N°77 de la revue Art Absolument: parution le 19 mai 2017
Quand
18/03/2017 - 28/08/2017