Dans l’exposition de la galerie Valérie Delaunay, l’artiste franco-italienne interroge notre représentation subjective du monde à travers la cartographie. La plasticienne insiste sur la différence entre art et communication : elle ne cherche pas à imposer des réponses au spectateur mais l’encourage à se poser des questions, à interroger les frontières, à « voir le territoire géographique d’un autre point de vue ». Selon Julie Polidoro, « au-delà de nos identités culturelles très riches, ce qui est fondamental, c’est de penser le monde comme un tout, l’air qu’on respire est un ». De fait, ses œuvres contribuent à effacer les frontières dressées entre les territoires : Slow Borders rend cette volonté manifeste, grâce à une installation regroupant les drapeaux de 196 pays pour n'en faire qu’un. Let’s Dance se présente pour sa part comme une carte découpée et recousue, manière de rendre tangible une action si minime soit-elle face à la tentation du repli national. Et d'affirmer, en réaction au Brexit et à l’élection de Donald Trump, que l'art a son mot à dire et à jouer lorsque les cartes sont rebattues.

Julie Polidoro présentera une partie de son travail récent à l’occasion de l’exposition collective Ciao Italia, Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960) ; récit de l’histoire de l’immigration italienne en France, au musée de l’immigration du 28 Mars au 10 septembre 2017.

Julie Polidoro - Galerie Valérie Delaunay, du 27 Avril au 5 mai 2017.

Chloé Gonda

Site de l'exposition