Jusqu’en 2002, Stéphane Duroy se rend régulièrement dans les quartiers pauvres de l’est de Londres, ainsi qu’à Liverpool, Bradford ou Belfast. Son ouvrage Distress observe la structure sociale d’un Royaume-Uni meurtri par la crise, et nous plonge dans les conditions de vie aliénantes des travailleurs. Il révèle surtout, dans des paysages à la luminosité lugubre, des visages pétris de colère, de dureté, d’accablement – mais aussi traversés par des éclats de rire, des moments de tendresse, ou mus par une vitalité rayonnante. Si l’humain, tiraillé entre misère et espérance, se trouve au centre des préoccupations de Stéphane Duroy, L’Europe du Silence, qui constitue son travail le plus important selon ses propres dires, propose un éclairage historique sur le passé du vieux continent et l’éternel retour de la barbarie.

Galerie Leica, Paris. Du 6 janvier au 8 avril 2017

Extrait de l'article de François Salmeron dans le N°76 de la revue. Parution le 18 mars 2017

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