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Michael Landy. Out of order

Michael Landy. Out of order : Michael Landy, Dragonfly, 2004 55,8 x 76,8 cm Farbstifte auf Papier Collection Gordon D.Watson © Michael Landy. Image courtesy Thomas Dane Gallery, London   


L'exposition


En 1995, Fabrice Hyber avait transformé le musée d’art moderne de la ville de Paris en Hybermarché. Cinq ans avant, Michael Landy, avec son joyeux accent irlandais, son air amusé de tout et ses étalages vides de toute marchandise, montrait le supermarché comme une pièce de musée, dans son Market. Avec Breakdown, en 2001, celui qui fit partie des Young British Artists, s'offrit la provocation de détruire l'ensemble de ses biens dans un centre de recyclage londonien, attirant plus de 50 000 visiteurs sans doute intrigués par ce spectacle de la transformation clinique de la valeur des choses en rien. Pour rappeler les campagnes de destruction de récolte dans l’esprit de Malthus ou, plus proche, les âpres politiques sociales de Margaret Thatcher qu'avaient connues les propres parents de l'artiste, le monde que celui-ci exhibe avec ironie n'en reste pas moins promesse de lendemains qui chantent. Au musée Tinguely, la rétrospective de Landy vient composer un paysage familier et plaisant : entre les étalages de Market qu'il a disséminés, une photographie de la façade de la maison de ses parents reconstituée à la Tate Gallery, les dessins de fragments du corps et d'objets domestiques de son père, etc., culminent de grandes figures de saints, produisant chacun des « miracles » communs, comme pour signifier la transsubstantiation de la matière banale en or. Et résonnent des mêmes mécanismes que les Meta-Matics de Tinguely présentés dans les collections du musée, que Landy a notamment explorés à travers la collecte des fragments de l’œuvre autodestructrice – et détruite en 1960 – Hommage à New York.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le Numéro 72 de juillet 2016.

Quand


08/06/2016 - 25/09/2016


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