Paul Klee. L’ironie à l’œuvre
L'exposition
Cette force de tous les entre-deux et « entre-mondes » sera dans l’année 1939, précédant sa mort, celle des Anges : Pauvre Ange, Ange oublieux, Ange vigilant, De la nature angélique, Ange aux grelots, Ange au jardin, Ange encore femme et même Ange de la mort. 35 anges en tout, avec leur trait léger. Sans oublier un autre Ange qui accompagna Walter Benjamin toute sa vie depuis 1921 : Angelus Novus, exposé pour la première fois au Centre Pompidou avec Présentation du miracle (1916), que sa femme lui avait offert pour son anniversaire. Angelus Novus, cet « Ange de l’histoire » qui voit de ses yeux écarquillés son envers : celui des sans-noms, et de cette « tempête du progrès ». Avec le mystère et l’ironie propres aux Anges : « Le sérieux va de pair avec le fou rire des anges à l’endroit des doctes et des poncifs. » Un fou rire venu aussi d’Orient, un fou rire ironique qui traverse toute son œuvre et dont témoigne l’exposition du Centre Pompidou. Des premières satires à Candide, d’Angelus Novus à L’Explosion de peur (1939), on en parcourt toutes les formes. Satires de la jeunesse, ironie joueuse et légère des marionnettes, poupées, masques et « petites choses de rien », parodies de visages et de paysages, ironie douce-amère comme Insula Dulcamara ou ironie plus angoissée, au trait noir, épais et pictural des dernières années.
Extrait de l'article de Christine Buci-Glucksmann publié publié dans Numéro 71 de la revue Art Absolument
Extrait de l'article de Christine Buci-Glucksmann publié publié dans Numéro 71 de la revue Art Absolument
Quand
06/04/2016 - 01/08/2016