L'artiste français Thierry Kuntzel, disparu prématurément, photographie et filme la peau. Avec le PhotoMobile (un assemblage de macrophotographies) l'image défile lentement le long d'épidermes continus et anonymes, pour ne former qu'un long panoramique changeant et silencieux. Bill Viola, son contemporain et ami d'origine américaine, est aujourd'hui considéré comme le plus grand vidéaste vivant. Dans He weeps for you, le spectateur est filmé et se voit, mais à travers le reflet d'une goutte d'eau qui, dans sa chute, étire son image jusqu'à tomber sur un tambour et provoquer une résonance. A leur manière, les deux artistes jouent avec le temps. Il est lent et altéré chez l'un, trouble et sonore chez l'autre. Toutes les frontières sont abolies : entre l'œuvre et le spectateur, ce qui filme et celui qui est filmé.

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