La Biennale de Marrakech réunit cette année une quarantaine d’artistes, mais elle est également l'occasion d'échanges avec le public : tables rondes, spectacles et rencontres égrènent sa tenue. Reem Fadda, commissaire de l’exposition principale, nous livre les fondements de son projet. [...]

Reem Fada : La spécificité de Marrakech est qu’on n’y trouve aucun musée, aucun mur blanc. Cela défie fortement la conception institutionnelle de l’art, qui n’y est pas fait pour être exposé, conservé ou vendu. C’est une sorte de table rase qui pose la question de la fonction originelle de l’art. Sans parler du patrimoine architectural spectaculaire, des artisans et des maîtres d’œuvre... Il y a une véritable interconnexion au sein de la communauté créative, sans hiérarchie entre les pratiques. La moitié des artistes travaillent ici avec des artisans, la Biennale génère un véritable travail collectif. En outre, il y a énormément d’Européens qui coexistent en paix avec la population locale, je ne pense pas qu’on puisse dire cela des Arabes, des Marocains ou des Berbères qui vivent en Europe aujourd’hui. [...]

Extrait de l'entretien entre Reem Fadda et Ella Filippi, publié dans le numéro 70 de la revue Art Absolument: parution le 17 mars 2016

N°70 - Mars/Avril 2016

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