À la poursuite des souvenirs jonchant les pavés de nos villes, Ernest Pignon-Ernest tente depuis sa première intervention en extérieur datant de 1966, dont il ne reste aucune trace, de nous faire réagir par une « conjonction art/réel ». Une cinquantaine d’œuvres regroupant estampes, lithographies, gravures et dessins préparatoires retrace aujourd’hui le processus de ces travaux au destin éphémère. Premier artiste à choisir la rue non comme simple lieu d’exposition mais comme partie indissociable de l’œuvre, il soulève la question de cette mémoire fantomatique qui survit dans les territoires de notre quotidien. Investissant des villes comme Naples, Soweto, Nice ou Paris il s’efforce de pointer les problématiques sociales, politiques ou historiques sous-jacentes à chaque lieu à travers figures anonymes, personnalités ou œuvres retranscrites qui tendent à se fondre avec le réel de par leur échelle humaine. Il en découle des procédés tel le dépôt de cadavres sur papier qui tapissait les escaliers du Sacré-Coeur lors du centenaire de la commune, le 18 mars 1971.

Une lecture suivit d’une table ronde aura également lieu le 9 février en présence de l’artiste, autour du thème "L'Humain dans l'art urbain d'Ernest Pignon-Ernest à Banksy" : En savoir plus

Article de Charlène Rioux

Site de l'exposition