Augmenter le dessin d’une dimension mobilière, ne plus l'appréhender comme une transcription en vue de l’acte de peindre, autonomiser l’œuvre de son environnement ou a contrario jouer avec son caractère mural : autant de voies qu’explorent les 10 artistes de l’exposition de la galerie Djeziri-Bonn, dont Michel Duport, Claire Colin-Colin, Marie-Claude Bugeaud ou Tilman. Les œuvres, majoritairement des dessins et des peintures de petits formats, cherchent à s'autonomiser, à créer un espace où seul leur finalité propre compte. C'est le cas des « collages » graphiques et enchevêtrés de la Coréenne d’origine Soo Kyoung Lee, entre geste et géométrie, qui fonctionnent comme une énigme : des éléments antagonistes viennent s’y superposer et créer une organisation colorée. Approche que l’on retrouve dans les rapports entre les plages hétéroclites – tantôt graphiques, tantôt picturales – de Stéphane Guénier, instaurant alors un dialogue entre les différentes œuvres. Les œuvres de Frédéric Bouffandeau, quant à elles, rappellent leur origine : une matrice unique avec laquelle l’artiste compose depuis une quinzaine d’années et dont il explore les possibles sur des papiers thaïlandais, jouant des transparences et des répétitions, sur un mode ornemental.

Marie-Astrid Vandesande

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