À travers le travail de six artistes africaines, Body Talk active autant de visions du corps comme objet politique et moyen d'expression, où la revendication féministe rejoint les luttes antiracistes. En détournant l'image féminine de peintures classiques, comme le fait Zoulikha Bouabdellah, ou en rendant emphatiques des idées machistes, à la manière de Valérie Oka, ces artistes retournent l'indigence de conceptions dont elles sont victimes. Elles affichent leur appartenance à un corps qui se fait social, engageant et engagé par la référence à des figures de pouvoir ou de lutte féminines, comme dans le portrait collectif que véhiculent les chutes de tapis cousues des Trois Grâces de Marcia Kure, Nigériane émigrée aux États-Unis.

Marie-Astrid Vandesande

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