A la galerie Djeziri-Bonn, si la peinture d’Annie Paule Thorel ressort d’une expérience rythmique des rapports entre champs de couleur au sein d’une surface finie, celles de Mathilde Denize et Stéphane Guénier sont à recomposer. Dans les petites peintures de Mathilde Denize, des volumes comme volées à la poussière semblent désigner autant de gisants. Cet « élevage », en des termes proches de Duchamp et de son intérêt pour les particules et l’invisible de ce qui se trame lorsque le temps ralentit, prend chez elle la forme d’ex-voto, où l’élévation de ses édicules choie – comme les poussières de Marcel photographiée par Man Ray. Les travaux graphiques de Stéphane Guénier jouent des rapports entre le divers des découpes de papier, parfois peintes, souvent justes biffées, et sont emplis de leurs débords. Cette multitude du hors-cadre de chaque morceau, laissant les uns « rompre » les autres, entraine une recomposition de la surface vibrant frontalement.

Tom Laurent

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