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Éric Nehr, Bouton d'or

Éric Nehr, Bouton d'or : Carmelle, Oceane et Oscarine , 2010 Tirage jet d’encre sur papier japonais gampi, 70,5 x 49,5 cm. Courtesy de l’artiste, © Éric Nehr.   


L'exposition


Associant le cadrage des portraits de la Renaissance aux expressions exagérées du grotesque, les photographies d'Éric Nehr dégagent une forte picturalité. En choisissant des modèles albinos, il interroge et modifie les critères qui définissent la beauté et l'altérité. Le spectateur est forcé à faire face à cet apparent handicap, montré sans artifice ni embellissement : les modèles sont nus et non maquillés. De plus, l'absence de perspective ramène irrémédiablement l’œil au sujet. Grâce à la sous-exposition, le photographe recrée, le temps d'un cliché, la couleur de peau originelle des sujets, à tel point qu'ils disparaissent presque dans le fond sombre. C'est le cas de Mathurin #1, où l'homme, à la peau normalement translucide, est entouré de lumière marron qui se réfléchit sur lui : on ne distingue alors plus son épaule de l'arrière plan. Selon le procédé inverse de surexposition, le photographe renforce les singularités des modèles, cette fois-ci présentés sur un fond clair. L'éclat qui se dégage des portraits est alors en contradiction avec les symptômes de l'albinisme, où les yeux et la peau sont pathologiquement sensibles à la lumière: Éric Nehr met en jeu cette photophobie en la rapprochant de la réaction du papier photographique aux rayons lumineux.

Marie-Astrid Vandesande

Quand


19/09/2015 - 22/11/2015


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