Les créations polymorphes de François Bouillon s’apparentent à des messages codés, rituels. Un rectangle, un carré, un losange, une spirale, un cercle : toutes ces formes se donnent à voir pour elles-mêmes, mais également comme réceptacles des archétypes, conscients ou non, qui fondent leur perception par celui qui les observe. À la galerie Bernard Jordan, il présente une constellation d’œuvres de différents formats, peintures sur altuglas. Chacune de ces compositions met en jeu un système de reconnaissance iconographique : identifier les signes - un animal, un soleil, une croix - que François Bouillon a « déposés » sur l’altuglas revient à dénouer un rébus dont le sens resterait ouvert, car déterminé par les références culturelles propres à chaque observateur. Pour autant, les signes dont use l’artiste traduisent son intérêt pour la divination, les arts primitifs, la culture Inuit, l’imaginaire humain et ses paradoxes. L’exposition concorde avec la parution d’un livre, « L’imagination est un pays où il pleut », association d’aquarelles de l’artiste et de textes de Camille Saint-Jacques, aux Éditions La Pionnière, qui prolonge par les mots le caractère polysémique et participatif de son œuvre.

Géraldine Robin

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