Le goût de Diderot – Chardin, Greuze, David…
L'exposition
À l’occasion du tricentenaire de la naissance de Diderot, la fondation de l’Hermitage rend hommage à l’homme des Lumières, philosophe, encyclopédiste, romancier, dramaturge, critique, et plus particulièrement à sa relation aux arts. « J’ai donné le temps à l’impression d’arriver et d’entrer. J’ai ouvert mon âme aux effets […] et s’il m’arrive de blesser l’artiste, c’est souvent avec l’arme qu’il a lui-même aiguisé », confie Diderot dans son Salon de 1765. L’exposition révèle l’impact de Diderot sur le monde de l’art par ses écrits, à travers les œuvres qu’il a admiré, prêtés à la fondation par les plus grands musées d’Europe. Au style rocaille de Boucher qu’il juge trop fantaisiste, il préfère la vérité physique de l’individualisme des portraits de Houdon ou de Greuze. La critique d’art, telle qu’on la connait, doit sa forme actuelle à la liberté de ton prodromique employé par Diderot. Formé aux arts et aux sciences, il renonce à une carrière ecclésiastique avant d’être sollicité dès 1759 par Friedrich Melchior Grimm, homme de lettre bavarois d’expression française, pour la rédaction de ses Correspondances littéraires, à destination des cours de l’Europe entière. Diderot y animera les comptes rendus des Salons Officiels. Considérant plus essentiel le contenu intellectuel que la réalisation visible, il juge le peintre comme le poète. « Qu’est-ce que le plus beau faire sans idée ? Le mérite d’un peintre. Qu’est-ce qu’une belle idée sans le faire ? Le mérite d’un poète. Ayez d’abord la pensée, et vous aurez du style après », estime Diderot dans son Salon de 1767. Trois thématiques chères à Diderot organisent l’exposition : la notion de vérité, fondamentale au philosophe, la poésie en peinture, et la magie de l’art, dont l’assemblage des couleurs se doit d’être aussi harmonieux que dans la nature. « Il faut être enthousiaste de son métier pour y exceller », pourrait conclure le philosophe.
Alexandra Edip
Alexandra Edip
Quand
07/02/2014 - 01/06/2014