Vincent Van Gogh - Antonin Artaud : Le suicidé de la société
L'exposition
"Le regard qu’Artaud porte sur la peinture de Van Gogh est d’une acuité implacable. Un exemple. S’il se garde de faire des descriptions des toiles de Vincent, c’est pour cette raison : « Décrire un tableau de Van Gogh, à quoi bon ! Nulle description tentée par un autre ne pourra valoir le simple alignement d’objets naturels et de teintes auquel se livre Van Gogh lui-même, aussi grand écrivain que grand peintre et qui donne à propos de l’œuvre décrite l’impression de la plus abasourdissante authenticité. » Il décèle l’essentiel des divergences entre Gauguin et Vincent : « Je crois que Gauguin pensait que l’artiste doit rechercher le symbole, le mythe, agrandir les choses de la vie jusqu’au mythe, alors que Van Gogh pensait qu’il faut savoir déduire le mythe des choses les plus terre-à-terre de la vie. » Il met en évidence ce qui aura été l’une des causes déterminantes de son suicide : « Ainsi donc, Van Gogh s’est condamné parce qu’il avait fini de vivre et, comme le laissent entendre ses lettres à son frère, parce que, devant la naissance d’un fils de son frère, il se sentait une bouche de trop à nourrir. »
Extrait de l'article de Pascal Bonafoux publié dans le numéro 58 de la revue Art Absolument, parution le 7 mars 2014
Extrait de l'article de Pascal Bonafoux publié dans le numéro 58 de la revue Art Absolument, parution le 7 mars 2014
Quand
11/03/2014 - 06/07/2014