Fondateur du mouvement japonais Mono-Ha dans le courant des années 1970, Lee Ufan porte le projet d'utiliser l'objet naturel sans faire intervenir la fonction représentative selon les signes de l'homme. Loin d'adopter une posture purement contemplative vis à vis de l'évolution naturelle des matières, Lee Ufan en pense la substance afin de créer son propre vocabulaire sculptural et pictural. Sans jamais retirer ou ajouter, il sculpte « avec » la pierre, le verre ou le métal avec une volonté minimaliste, plus qu'il ne cherche à modifier la teneur de ces matériaux. Verres brisés, roches fendues en plusieurs parties, etc forment une œuvre insistant sur le caractère brut et l'idée de cohabitation entre matière et espace, réflexion qu'il a par ailleurs longtemps porté par écrit. Cette coexistence émergent également dans ses toiles, interrogeant en creux celle des êtres avec la nature. Usant de la répétition du geste et de la série pour dégrossir son art.

Marianne Robin

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