Au XIXe siècle, les paysages et la lumière du sud exercent une fascination sur des artistes tels que Renoir, Monet, ou encore Cézanne. Matisse ne fait pas exception à la règle : en 1904, on le retrouve à Saint-Tropez, suivant l’invitation de son ami Signac. De ce voyage nait un chef d’œuvre, Luxe, calme et volupté. Dés lors, trois éléments, tous caractéristiques de la Côte d’Azur, deviennent récurrents dans ses toiles : la fenêtre ouverte, les persiennes et le palmier. C’est dans son sillage que des artistes tels que Picasso, Dufy ou Bonnard intègrent dans leurs compositions le dernier de ces éléments. Dérivé stylisé du palmier, la palmette, quant à elle, n’a cessé, depuis l’antiquité, d’être un ornement privilégié. Présente dans l’architecture aussi bien que dans les arts décoratifs, schématique et symbole vitaliste, elle intéresse de près l’art de Matisse dans sa vocation à faire le lien entre l’abstraction ornementale de l’art islamique et la culture occidentale. Le musée Masséna, construit par le prince d’Essling, s’est imposé comme le lieu idéal pour cette manifestation, de par son décor de style empire dans lequel les palmettes fleurissent à profusion. À partir de l’œuvre de Matisse, l’exposition montre l’enracinement de cette puissante thématique dans l’histoire de l’art ainsi que dans celle du paysage niçois avec des travaux d’artistes de différentes époques tels que Noël Coypel, Picasso, ou encore Youssef Nabil.

Charlotte BARBIER

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