Modigliani et l'école de Paris
L'exposition
Croquant ses personnages en un tour de main et peignant sans retouche, Modigliani va laisser un extraordinaire panorama du milieu artistique de son temps, les peintres amis, comme ici Krémègne ou Kisling, le docteur Paul Alexandre, son premier mécène, et ses marchands Paul Guillaume ou Léopold Zborovsky, ou tout un ensemble de femmes ou d’enfants comme La Fillette au tablier noir, les femmes aimées, Béatrice Hastings ou, plus tard, sa compagne Jeanne Hébuterne, elle-même peintre, qui lui donna une petite fille, modèle de cette ultime Maternité de 1919, d’autant plus émouvante qu’elle se suicida, enceinte, au lendemain de la mort du peintre.
Entre les premiers et les derniers portraits, l’évolution stylistique a quelque chose de fascinant. À peine arrivé à Paris, Modigliani découvre la grande rétrospective Cézanne de 1907, vrai signal du renouvellement général de tous les codes esthétiques. Sur la colline de Montmartre surgissent Les Demoiselles d’Avignon. Picasso donne naissance au cubisme et affirme son goût pour « l’art nègre ». Un vrai séisme. Modigliani, qui vit d’abord à côté du Bateau-Lavoir, y est directement confronté. Sans adhérer au mouvement cubiste (dont l’exposition montre plusieurs Natures mortes), dans ses portraits, il évacue à son tour la perspective classique en accentuant par des arêtes les contours de ses personnages tandis que les silhouettes de ses Cariatides s’imprègnent aussi de déconstruction formelle.
Extrait de l'article "Modigliani, l'invention d'un style" à paraitre dans le N°54 de la revue Art Absolument: publication le 28 juin 2013.
Entre les premiers et les derniers portraits, l’évolution stylistique a quelque chose de fascinant. À peine arrivé à Paris, Modigliani découvre la grande rétrospective Cézanne de 1907, vrai signal du renouvellement général de tous les codes esthétiques. Sur la colline de Montmartre surgissent Les Demoiselles d’Avignon. Picasso donne naissance au cubisme et affirme son goût pour « l’art nègre ». Un vrai séisme. Modigliani, qui vit d’abord à côté du Bateau-Lavoir, y est directement confronté. Sans adhérer au mouvement cubiste (dont l’exposition montre plusieurs Natures mortes), dans ses portraits, il évacue à son tour la perspective classique en accentuant par des arêtes les contours de ses personnages tandis que les silhouettes de ses Cariatides s’imprègnent aussi de déconstruction formelle.
Extrait de l'article "Modigliani, l'invention d'un style" à paraitre dans le N°54 de la revue Art Absolument: publication le 28 juin 2013.
Quand
21/06/2013 - 24/11/2013