De quelle manière les bâches de Claude Viallat évoquent les toiles de Chabaud ? Par l'épuration des formes, par l'ordonnance rigoureuse de la composition, ou encore par « l'absolutisme » de la couleur ? L'œuvre de l'artiste contemporain, co-fondateur du mouvement Supports/Surfaces dans les années 1970, a souvent été le reflet de son admiration pour la liberté picturale que l’on voit poindre chez Matisse, Picasso et Braque, à travers ses séries intitulées Hommages. À la vue de la singularité d'Auguste Chabaud, celle d’un fauve renié par les siens pour avoir flirté avec l’expressionnisme allemand, dont il retient le caractéristique cerne noir qui ficèle ses figures, on comprend l’intérêt de Viallat. Chabaud reprend également la gamme chromatique brûlante où se côtoient rouges vermillon, bleus outremer et verts éclatants, dont il trouve le modèle dans la peinture d’outre-Rhin. À la galerie Bernard Ceysson, la contemplation des bâches de Viallat s’épanouit grâce à la mise en parallèle d’une sélection de peintures et dessins d’Auguste Chabaud.

Camille Benfredj

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